03 Janvier 2024

Les définitions du livre d'artiste

Tristan Tzara – Joan Miro Parler Seul. Paris, Maeght Editeur, 1948 – 1950
Tristan Tzara – Joan Miro Parler Seul. Paris, Maeght Editeur, 1948 – 1950
a prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France de Blaise Cendrars et Sonia Delaunay, édité en 1913.
La prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France de Blaise Cendrars et Sonia Delaunay, 1913
 
 

 

 

  • Celle que nous utilisons le plus :

Guy Schraenen : « Le livre d’artiste n’est pas un livre d’art. Le livre d’artiste n’est pas un livre sur l’art. Le livre d’artiste est une œuvre d’art. » 

 

  • Celle qui fait sens : 

Anne Mœglin-Delcroix : « Le sens du livre est le livre en son entier, non ce qu’il contient. En ce cas seulement, le livre n’a pas un sens, il est son sens ; il n’a pas une forme, il est une forme.« 

 

  • Art Press :  Ce que l’art fait à la littérature (août/septembre/octobre 2012): 

Il est difficile de délimiter la catégorie à laquelle appartient le livre d’artiste car sa définition et son champ de production fluctuent. Objet éditorial et artistique, il est à la lisière entre deux mondes, où le lecteur devient spectateur.

 

  • ARL : Agence régionale du livre : 

L’appellation « livre d’artiste » peut se décliner en deux définitions, une première française, une seconde anglo-saxonne. Selon que l’on choisisse l’une ou l’autre de ces définitions, la nature et la fonction du livre d’artiste sont littéralement opposées.
Côté France, il s’agit d’un livre objet, illustré, de gravure, de peinture, le plus souvent à tirage très limité. En somme, un livre de bibliophilie, un livre précieux. Bref, de l’édition de création.
Coté anglo-saxon, le livre d’artiste peut se concevoir seulement par son sujet ou la réflexion artistique qu’il développe.
En effet dans les années 60/70, est apparue une nouvelle conception du livre d’artiste qui, décliné sous forme de magazine ou de journal, se voulait avant tout le nouveau médium de la démocratisation de l’art ; pour rendre l’art accessible et en parallèle pour exploiter les nouvelles technologies permettant une production de masse. Il s’agit donc de publications en série incluant des œuvres d’artistes n’ayant aucune autre existence qu’à travers les pages de la revue, du magazine, du journal.

 

  • Marie-Cécile Miessner, conservateur en chef honoraire au département des Estampes et de la photographie à la Bibliothèque nationale de France : « Le livre d’artiste a pour auteur unique un artiste plasticien. Il s’agit donc d’une œuvre originale multipliée au même titre qu’une gravure ou une photographie.« 
 
 
  • Franck Bordas, éditeur et imprimeur d’art à Paris, 

« Le livre-objet, le livre de peintre, le livre orné, le livre illustré… ». Quelle que soit la forme ou la technique, que le livre soit édité ou reproduit artisanalement, qu’un écrivain soit associé ou pas, le plus important est que « l’artiste est le maître d’œuvre, le chef d’orchestre ». 

 

  • François Righi 

Pourquoi faire des livres plutôt qu’autre chose ? Ce qui dans mes mains a lieu sous cette forme ne saurait exister sous une autre. Si ce sont les livres d’un artiste, ce sont d’abord ceux d’un lecteur. On a pu rappeler que « les livres sont notre commun partage ; mais qui peut dire pourtant ce que les autres ont lu ? Quelque chose de ce mystère se cherche dans mon atelier. »